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Auterice: Arthur Pons <arthur.pons@unistra.fr>
Date:   Wed,  9 Oct 2024 18:25:29 +0200

Début article Calais

Bon bon j'ai cassé les différents formats mais c'est pour le mieux
Je reviendrai dessus un jour mais c'est relou, j'ai envie d'utiliser
<figure> mais je peux pas vraiment le faire proprement si je veux du
roff à côté etc.

Diffstat:
Mcommon | 12+-----------
Acontents/calais-passage/index.sh | 379+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
Mcontents/index.sh | 13++-----------
Mmakefile | 2+-
Mpage | 2++
5 files changed, 385 insertions(+), 23 deletions(-)

diff --git a/common b/common @@ -3,17 +3,7 @@ tmpd=$(mktemp -d) trap "rm -rf $tmpd" EXIT -show() cat $tmpd/$1 - -tsv2layout() { - tee $tmpd/all | - head -n1 | tr '\t' '\n' > $tmpd/vars - tail -n+2 $tmpd/all | - while read line;do - eval $(echo "$line" | tr ' ' '\n' | paste -d '=' $tmpd/vars - | sed -E "s/=/&'/;s/$/'/") - . ./"$1" - done -} +show() lowdown --html-no-skiphtml --html-no-escapehtml $tmpd/$1 tsv2layout() { tee $tmpd/all | diff --git a/contents/calais-passage/index.sh b/contents/calais-passage/index.sh @@ -0,0 +1,379 @@ +#! page +title: Calais, le vent et l\'exil +author: Arthur Pons +description: Où l\'on vérifie si une expression calaisienne est véridique et d\'autres données sur le passage à la frontière franco-britannique +publication: 2024/10/20 + +fig() { +legend=$(< ~/git/smallboats/plan sed -n "$1p") +<<. save_html main +<figure> + <img loading="lazy" src="/calais-passage/fig$1.png" alt="$legend" /> + <figcaption> + $legend<br> + <a href="/calais-passage/fig$1.tsv">données</a><br> + <a href="/calais-passage/fig$1.gp">script pour graph</a> + </figcaption> +</figure> +. +} + +section: main + +Article non relu + +## Avant propos + +### Qu'est-ce qu'il se passe à Calais ? + +Depuis plusieurs décennies le littoral nord de la France est devenu un point de +passage de personnes exilées [personnes +exilées](/calais-passage/#pourquoi-dire-personnes-exiles-) souhaitant rejoindre +les îles britanniques. Les états britanniques et français exercent des violences +à leur encontre au moins sous deux formes. + +La première, au quotidien, est l'accueil déplorable qui leur est réservé sur nos +côtes. L'immense majorité des personnes exilées ne sont pas logées, vivent +dehors dans des lieux de vies informels[^1] ou, avec de la chance, dans des +squats. La police les harcèle fréquemment directement sur leurs lieux de vie +dans le cadre de la [politique zéro point de +fixation](https://fr.wikipedia.org/wiki/Z%C3%A9ro_point_de_fixation) largement +documenté par [HRO](https://humanrightsobservers.org/fr/) et [empêche même +l'approvisionnement en +eau](https://www.lemediatv.fr/emissions/2023/calais-quand-la-police-municipale-vole-leau-des-exiles-B0bx_z6IRvSrjRj5C_3LVw) +par les collectifs et associations telles que [Calais Food +Collective](https://calaisfood.wixsite.com/home). + +La seconde se matérialise dans les moyens déployés pour empêcher le +franchissement de la frontière. Le passage se faisant initialement en camion, +via les ferrys et le tunnel, un arsenal extrêmement conséquent a permis de le +faire presque disparaître. Faute d'arrêter les passages cela a modifié les +stratégies et fait émerger le passage en bateau. En plus d'être intrinsèquement +dangereuse, la traversée de la manche est rendue d'autant plus compliquée par +les patrouilles sur les plages qui vont jusqu'à gazer les personnes tentant +d'embarquer sur les bateaux et les percer à coup de canifs. + +Il résulte des ces violences, et de nombreuses autres, que le littoral nord est +un lieu dangereux pour les personnes exilées. Dangereux pour leur santé, +physique et mentale, au point d'en mourir. C'est ainsi qu'[au moins 446 +personnes sont mortes du fait de la +frontière](https://lesjours.fr/obsessions/calais-migrants-morts/ep1-memorial/). + +Que ce soit en volant des tentes ou par la militarisation de la frontière, la +violence étatique n'a très manifestement rien résolu au problème de Calais, +Grande-Synthe, Boulogne et Dunkerque. C'est parce que celui qu'elle cible +n'existe pas : la "crise migratoire", qui se caractériserait pas la simple +existence de ces personnes à cet endroit. Le fantasme d'une frontière vidée de +ses exilées ne sera pas assouvi, certainement pas en multipliant les opérations +militaires. Les militant·es à la frontière ont pour habitude de dire que fasse à +l'évidence de l'exil le problème de la frontière est en réalité celui de +l'accueil et sa solution plus de solidarité. + +Pour résoudre le sujet qui va nous occuper dans cet article, à savoir la +dangerosité du passage par bateau, les revendications sont nombreuses. Bien que +l'abolition pure et simple des frontières puisse être la plus radicale et +efficace on pourrait imaginer permettre aux personnes exilées de prendre l'un +des très nombreux ferrys traversant quotidiennement la manche, via un circuit +dédié s'il le faut. Cela ne changerait pas grand chose à la quantité de +passage[^2] mais ferait disparaître les morts. + +### Pourquoi dire "personnes exilées" ? + +Dans cet article j'utiliserai le terme "exilées" pour désignées les personnes +ayant quitté leurs lieux de vies afin de rejoindre le Royaume-Uni. J'emprunte la +justification à Jérôme Valluy, enseignant-chercheur à Paris 1, dans son livre +"Rejet des exilés" : + +> Nous utiliserons le terme « exilés » pour désigner l’ensemble des +> personnes vivant en exil, à l’étranger, et entreprenant d’y refaire leur +> vie, ceci afin de considérer cette population globalement, par-delà la +> diversité des catégories sociales (travailleurs migrants, migrants forcés, +> demandeurs d’asile, réfugiés statutaires, sans-papiers, etc.), sans +> préjuger de la validité sociologique de ces distinctions et des usages +> sociaux qui en sont faits. Parler d’exilés plutôt que de migrants évite +> aussi de réduire la migration à sa dimension géographique (« Déplacement +> d’une population qui passe d’un territoire dans un autre pour s’y établir, +> définitivement ou temporairement. » 1) et oriente vers l’étude des +> conditions d’accueil notamment sous l’angle des représentations sociales et +> des politiques publiques qui se rapportent aux exilés. +> +> La notion d’exil implique l’idée d’une contrainte à partir, et elle la +> conserve même pour l’exil volontaire : elle laisse entendre que le départ du +> pays a été forcé, au moins dans une certaine mesure, mais sans que cela ne +> préjuge de la nature sociale, économique ou politique de la contrainte ni de +> son intensité. Dans un domaine dont nous verrons l’envahissement par des +> croyances et des idéologies, il importe, plus que tout, d’essayer de ne +> préjuger de rien. Parler d’exilé permet de s’affranchir de la surcharge +> idéologique qui pèse aujourd’hui sur la notion de migrant, de plus en plus +> souvent associée à la recherche d’un travail et à un motif de déplacement +> plus librement consenti que réellement contraint par une persécution ou une +> impossibilité de survivre. Une classification de sens commun distingue « +> migrants » et « réfugiés » : d’un côté ceux qui partent à l’étranger +> chercher du travail ; de l’autre ceux qui fuient leur pays en raison de +> persécutions. Cette dichotomie est fréquemment fausse notamment parce que +> les processus de persécution commencent le plus souvent par des formes de +> sanction ou d’exclusion économiques avant de passer à d’autres registres +> de violence symbolique, matérielle ou physique. Mais la prégnance +> idéologique de cette distinction stéréotypée dans l’espace public et le +> champ politique justifie de s’interroger sur la genèse et les usages de +> telles catégories, ce qui oblige alors à s’en affranchir pour pouvoir les +> étudier. Parler des exilés évite de préjuger de ce qu’ils sont à l’aune de +> cette distinction réfugiés/migrants pour mieux reconsidérer celle-ci, non +> seulement son origine mais aussi les raisons de son succès, la politique +> publique qui la met en œuvre, les effets politiques qu’elle produit sur les +> représentations sociales. Éviter d’en préjuger est une nécessité +> méthodologique pour apercevoir et plus encore analyser le retournement des +> politiques du droit d’asile contre les exilés. + +### Les données + +Une fois n'est pas coutume, je ne vais pas rentrer dans les détails de comment +j'ai obtenu ces données. + +Les données des passages en bateau sont disponibles directement sur le site du +gouvernement britannique. Il existe [une page récapitulant les sept derniers +jours](https://www.gov.uk/government/publications/migrants-detected-crossing-the-english-channel-in-small-boats/migrants-detected-crossing-the-english-channel-in-small-boats-last-7-days) +mais j'utilise [ce tableur ods contenant toutes les données depuis +2018](https://assets.publishing.service.gov.uk/media/66ffef71c71e42688b65f18d/03_Oct_2024_Small_boats_-_time_series.ods). + +Pour les données de vent je scrap les pages de https://weatherspark.com. + +Tout est disponible dans le dépôt git +http://git.bebou.netlib.re/calais-data/log.html. + +Le TSV complet sous le format ci-dessous : +http://arthur.bebou.netlib.re/calais-passage/full.tsv + + date arrivals boats people-per-boat average-wind-speed + 2024/06/30 345 7 49.286 7.55246372 + +### Les limites de l'article + +Je ne suis pas statisticien. Sans jamais en avoir réellement fait l'expérience +j'ai toujours entendu, et je crois au fait, qu'il est très simple de faire des +bêtises en faisant des stats. Il est possible que ce qui suit en soit un +exemple. + +Toute analyse statistique n'est qu'aussi pertinente que la qualité de ses +données. En l'occurrence les données du gouvernement britannique sont réputés +fiables mais les statistiques de vitesse de vent sont des moyennes sur une +journée entière à Calais même. Non seulement la vitesse du vent peut fortement +varier d'un moment à l'autre mais cela fait des années que les départs en bateau +ne sont plus depuis Calais mais sur les plages en allant vers Boulogne ou +Grande-Synthe. Aussi, ce qui détermine réellement s'il y passage ou pas est +l'organisation des réseaux de passage. La vitesse du vent n'est en quelque sorte +qu'un proxy pour savoir si les passeurs vont organiser une tentative (un try on +dit à Calais) ce jour là. Il est tout à fait possible qu'un jour sans vent ne +voit personne passer parce que, pour d'autres raisons, les passeurs n'ont pas +prévu de passage ce jour là. A l'inverse les passeurs, pas connus pour avoir la +sécurité de leurs client·es en première préoccupation, peuvent très bien +organiser un passage un jour de vent modéré. Du moins tant qu'il existe des +personnes assez courageuses/désespérées pour tenter le coup. En résumé si +l'étude de la corrélation entre le vent et les passages devrait tout même +permettre de faire émerger les corrélations les plus grossières il ne faudra pas +en déduire plus. + +J'ai déjà entendu à plusieurs reprises que la mise en statistique d'évènements +réels, à fortiori quand cela implique des histoires humaines parfois tragiques, +permettrait de (voir serait né pour ?) gouverner, souvent avec un tropisme +libéral et autoritaire. Bien que cette théorie me soit assez étrangère[^3] +je reste sensible à l'idée de ne pas résumer un fait humain à sa part +quantifiable. C'est en étant d'abord en contact avec des personnes là-bas que +j'ai eu pour idée d'explorer ce jeu de donnée pour mieux informer ce qu'elles +savent être vrai sans nécessairement l'avoir mesuré. + +Finalement ce qui me pousse à écrire cet article est très personnel et à cet +égard limité. J'ai envie de : + + * m'entrainer à l'usage d'outils que je perçois utiles pour faire de la + science ouverte et reproductive dans un contexte moins formel que celui de + l'écriture d'un papier. + * parler de Calais aux personnes qui seraient susceptibles d'être elles même + intéressées par ces outils. + * et dans l'autre sens parler d'informatique sobre et résiliente à des + personnes connaissant bien Calais. + +## Un proverbe calaisien + +> Y'a pas de vent aujourd'hui, ça va passer ! + +*Une personne vivant à Calais* + +Cette personne vit à Calais, travaille ou milite en faveur des personnes +exilées, elle sait de quoi elle parle et elle a raison. Mais à quel point ? + +endsection +fig 9 +section: main + +Je sais pas encore bien gérer les dates dans gnuplot, désolé pour l'abscisse un +peu étrange. En gros, à `x=1000` on est le millième jour après le 1er janvier +2018, il y a un point correspondant qui se trouve à la hauteur de la vitesse +moyenne du vent ce jour là. Chaque point est un jour, s'il semble y avoir +plusieurs points ayant la même abscisse c'est une illusion, ils sont simplement +très proches. + +On apprend plusieurs choses avec ce graph. Premièrement les passages en bateau +n'ont commencé à être fréquents qu'autour de 2019 et très fréquents vers 2020. +Ils semblent légèrement se regrouper périodiquement, autour de 800, 1250, 1700 +etc). Deuxièmement les jours de très forts vents sont relativement périodiques, +(vers ~360, ~730, ~1150 etc). Cela correspond plus ou moins aux étés et hivers. +Mais nous ne sommes pas là pour faire la météo. + +Il semblerait que les points violets, c'est à dire les jours avec passage, sont +effectivement plus fréquents plus l'on descend en ordonnées. Il reste beaucoup +de jours sans passages autour de vitesse de vent de 6/7. Par contre presque +aucun jour avec passage n'a eu une vitesse de vent moyenne supérieur à 10. +On peut donc émettre une hypothèse que le proverbe serait encore plus vrai si +l'on prenait son inverse, à savoir + +> Ah il vente beaucoup aujourd'hui, il n'y aura pas de passage ! + +Vérifions tout de même ce qu'il en est pour les jours de passage. Pour cela nous +pouvons regarder, pour chaque vitesse de vent moyenne, le rapport entre le +nombre de jours avec passage et celui sans passage. + +endsection +fig 2 +section: main + +On remarque que les jours avec des vents faibles (<= 6) il y a passage la +majorité du temps ! La tendance s'inverse drastiquement passé 6 et les jours +avec passage disparaissent presque complètement passé 12. Cela confirme notre +intuition : des vents faibles sont une condition presque nécessaire au passage +mais pas suffisante. La corolaire est que des vents forts sont quasi +rédhibitoire pour le passage. + +Cela dit ce graph ne montre que les jours avec et sans passages, quand est-il de +du nombre de personnes concernées. Se pourrait il que, si beaucoup de jours avec +des vents très faibles sont des jours de passage, ils soient des jours de +"faible" passage ? Pour cela regardons le nombre de personnes passées par +vitesse de vent : + +endsection +fig 1 +section: main + +Il semblerait que non, les données sont relativement cohérentes avec le graph +précédent. En plissant les yeux un peu on pourrait peut-être même déceler que la +quantité de personnes qui passe est légèrement disproportionnée en faveur des +jours avec faible vent au regard du nombre de jours concernés.Si c'est le cas +c'est léger et je n'ai pas pris le temps de mieux regarder. + +## D'autres données + +### Quand est-ce que les personnes passent + +Dans la première figure nous pouvions deviner qu'il y avait des cluster et des +creux de passage. Nous pouvions aussi deviner que cela correspond à l'été et +l'hiver. Regardons de plus près : + +endsection +fig 3 +section: main + +On constate qu'effectivement, il semble y avoir des sortes de grandes gerbes +d'eau du type vague qui s'écrase sur un rocher de manière périodique. Cela dit +il est difficile de lire un nuage de point comme celui-ci pour dégager une +répartition. Pour remédier à cela on peut créer des sortes de "seaux" (visualisé +ci-dessous par les barres verticales) pour lesquels on regroupe et on fait la +somme de tous les points qui sont dedans. Par exemple, en prenant une taille +d'une semaine : + +endsection +fig 4 +section: main + +Les pics semblent se dégager mais les données restent assez chaotiques avec des +semaines sans passage au milieu de moment d'activités intense. Prenons donc des +seaux d'une taille d'un mois : + +endsection +fig 5 +section: main + +On voit dorénavant très clairement qu'il y a systématiquement quelques mois bien +en dessous de la moyenne autour des graduations des abscisses. Or le premier +mois étant celui de janvier 2018 et les graduations étant sur une période de 12 +mois, elles correspondent au mois de janvier de chaque nouvelle années. On en +conclu donc qu'il y a moins de passage chaque hiver et, à l'inverse, plus de +passage fin de l'été. + +Cette technique de regrouper les données pour dégager une tendance est le b.a.ba +de l'analyse statistique mais on constate dans cet exemple qu'elle a comme +désavantage de masquer les détails[^4]. Visualiser les données à différente +échelle nous permet ici de voir la nature saisonnière du passage mais également +de garder à l'esprit que même lors des mois les plus intense il y a des jours +voir des semaines entières sans passage. + +On peut terminer cette analyse de la quantité de passage en fonction du temps en +regardant par année, par mois de l'année et par jour de la semaine : + +endsection +fig 6 +section: main + +Le premier graph ne nous apprend que le passage par bateau est assez récent et a +explosé en 2021. 2022 est l'année celle ayant vu le plus de passage et de très +loin. Je ne sais pas pourquoi, il faudrait demander à des personnes sur le +terrain. Le second confirme ce que l'on savait sur le passage saisonnier. Le +troisième n'est pas très éclairant à part peut-être la différence entre les +vendredi et les samedi qui n'est peut-être pas due au hasard. Idem, à par +connaître le terrain nous ne pourrons pas en savoir plus avec ces données. A +moins que l'on découvre que le vent souffle plus fort les vendredi. + +### Le nombre de personnes par bateaux + +Une autre affirmation que l'on entend souvent à Calais est qu'il y a de plus en +plus de monde sur les bateaux avec le temps. Cela est dans l'intérêt des +passeurs qui ainsi rentabilisent encore davantage chaque traversées.Ce fait +souvent tenu responsable pour les naufrages et morts par écrasement lors des +traversés. Voyons donc à quel point le problème est marqué en traçant les points +du nombre moyen de personnes sur les bateaux pour chaque jours lors duquel il y +a eu passage. Par la même occasion regardons la répartition des ces nombres par +années en traçant des diagrammes à moustache : + +endsection +fig 7 +section: main + +Le premier graphe est saisissant, il y a une corrélation nette entre le temps et +le nombre de personnes par bateau. Là où les bateaux contenaient autour de 10 +personnes lors des 200 premiers jours de passage, ils en contienne de plus en +plus ensuite pour aller jusqu'à 70 personnes aujourd'hui. + +Ces chiffres peuvent s'interpréter de deux manières qui ne sont pas mutuellement +exclusives : + + * soit les bateaux sont plus grands et permettent à plus de monde d'y monter + * soit les passeurs préviennent davantage de monde par bateau prévu et la + densité des bateaux augmentent + +En se basant uniquement sur les données présentes ici on peut conclure qu'il y a +de plus en plus de personnes sur les bateaux mais pas que la densité des bateaux +augmentent. Cela dit les récits des personnes exilées à Calais sur ces dernières +années et la hausse des naufrages semblent coïncider avec le nombre croissant de +personne par bateau. Il est donc probable que la densité augmente. Pour abonder +en ce sens on pourrait tenter de corréler les morts par écrasement et naufrage +avec le nombre de personnes par bateau. + +Je termine avec ce graph en disant que sous cette forme il est un peu trompeur +sur son axe des abscisses. En effet + +Le second graph montre la même évolution en rendant plus clair le fait que pour +l'instant[^5] 2024 + +[^1]: dont le plus connu était "la grande jungle" détruite en 2016. Depuis les + personnes exilées n'ont pas disparu de Calais, elles vivent simplement de + manière plus éclatées, moins visible et généralement dans des conditions + plus difficile qu'auparavant. +[^2]: au vu de la difficulté du périple jusque là, notamment pour les soudanais + nombreux à Calais, le confort du passage n'est vraisemblablement pas une + variable déterminante. Les personnes arrivant à Calais pour traverser la + manche sont motivées par l'idée d'aller vivre spécifiquement au Royaume-Uni, + à l'inverse il est très peu probable que les personnes s'étant installées + ailleurs y aillent soudainement parce que la traversée est plus facile. +[^3]: je serais d'ailleurs incapable de nommer les sources que j'ai pu lire à ce + sujet +[^4]: ce qui est aussi ce pourquoi elle est utile +[^5]: les données ne vont que jusqu'à fin septembre 2024 diff --git a/contents/index.sh b/contents/index.sh @@ -4,19 +4,10 @@ author: Arthur Pons description: Un blog au sujet de la culture Unix redirigée vers la diminution de l\'impact environnementale du numérique sectionmd: main -[Liste des articles au format tsv](/articles.tsv)\ [Flux atom](/feed.atom) -Chaque page est disponible au format : - - * `.html` - de l'html - * `.sh` - les sources - * `.term` - du joli texte pour les terminaux - * `.md` - du markdown - * `.roff` - du roff pour faire du pdf - -[Comment naviguer sur ce site dans sa version markdown entièrement dans -vim](/navigation/index.html) +~~Chaque page est disponible au format :~~ +Ce n'est plus le cas, j'ai tout cassé. Promis un jour ça va revenir :) ------------------------------------ diff --git a/makefile b/makefile @@ -3,7 +3,7 @@ url=http://localhost:1412 url=http://arthur.bebou.netlib.re -sources != find contents -type f -name '*.sh' +sources != find contents -type f -name '*.sh' -and -not -name 'fig*.sh' -and -not -name 'weekdays*' annexes != find contents -type f -not -name '*.sh' pageshtml = ${sources:contents/%.sh=public/%.html} diff --git a/page b/page @@ -24,8 +24,10 @@ save_md() { } save_html() cat >> "$tmpd/$1" +save() cat >> "$tmpd/$1" alias sectionmd:='<<\endsection save_md' +alias section:='<<\endsection save' alias sectionhtml:='<<\endsection save_html' alias title:="title"